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30 juin 2012

City - Alessandro Baricco

city

L'histoire (Résumé):

La rencontre de Shatzy et Gould est atypique, puisque elle s'effectue par téléphone: Gould a treize ans et appelle une plateforme téléphonique qui permet de répondre à un référendum sur la mort ou non d'un personnage de fiction dans une série littéraire. Shatzy décroche à son appel. Leur discussion surréaliste les amène à se découvrir l'un l'autre. Ou plutôt c'est Shatzy qui découvre Gould, puisqu'elle plonge dans l'univers incroyable de ce surdoué qui vit dans une bulle multicolore. Avec, en arrière-plan, une ville qui pourrait être n'importe laquelle, qui fourmille de personnages secondaires, chacun va chercher à se découvrir.

 

Mes impressions de lecture:

Contrairement à la plupart des lecteurs, ce n'est pas à travers "Soie" que j'ai découvert Baricco, son best-seller, mais à travers "Châteaux de la colère", un roman déjanté et absurde qui m'avait enthousiasmé. "City" se situe dans la même veine, pour mon plus grand plaisir.

Dans ce roman, j'ai retrouvé le ton caractéristique de l'auteur qui se livre sans aucune retenue de style. Passant alternativement du dialogue bref et rythmé à des digressions difficiles à suivre (étirant parfois une seule phrase sur plusieurs pages), il pose ainsi ses propres règles du jeu. Et c'est audacieux car il peut aisément perdre le lecteur non averti.

Néanmoins, c'est l'absurdité de certaines situations ou dialogues qui m'ont fait jubiler. A un certain moment, on en oublie l'intrigue - y en a-t-il vraiment une? - pour apprécier les séquences que nous offre l'auteur. Shatzy, innocente et curieuse, dont le projet est d'écrire un western (qu'elle nous livre tout au long du roman), et Gould, surdoué qui vit seul avec sa gouvernante, fan de boxe, entouré de deux amis extravagants (un géant et un muet), avancent ensemble et semblent ne jamais se rencontrer. Ils sont à la marge, ils se comprennent, mais finalement restent seuls, malgré l'effervescence qui les entoure.

quotesLe père de Gould était persuadé que Gould en avait une, de gouvernante, et qu'elle s'appelait Lucy. Tous les vendredis, à sept heures et quart, il lui téléphonait pour savoir si tout était okay. Alors Gould au téléphone lui passait Poomerang. Poomerang imitait très bien la voix de Lucy.
- Mais il n'est pas muet, Poomerang?
- Justement. Lucy aussi est muette.
- Tu as une gouvernante muette?
- Pas exactement. Mon père croit que j'ai une gouvernante, il la paie chaque mois par mandat postal, et moi je lui ai dit qu'elle est très bien mais qu'elle est muette.
- Et lui, pour savoir comment vont les choses, il lui téléphone?
- Oui.
- Génial.
- Ca marche. Poomerang est très bien. Tu sais, ce n'est pas la même chose d'entendre quelqu'un rester muet et d'entendre un muet se taire. C'est un silence différent. Mon père ne s'y laisse pas prendre.
- Ca doit être un homme intelligent, ton père.
- Il travaille dans l'armée.
- Bien sûr
.   quotes2

 

Vous l'aurez compris, il est assez difficile de chroniquer réellement ce roman. Je pense qu'il est facile de le détester, car on peut aisément se laisser perdre. Mais il s'agit pour moi d'un roman intelligent où l'arythmie est maîtrisée, l'humour subtil, et les personnages attachants et plus proches de la réalité qu'on ne voudrait le croire.

Je recommande chaudement ce livre aux fans d'absurdité et de digressions. En-dehors de cetaines rares longueurs, je l'ai dévoré.

 

Ma note:

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Commentaires
K
Chouette, il est dans la pile!
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