Une petite princesse (A Little Princess) - Frances Hodgson Burnett
L'histoire (Quatrième de couverture):
Alone in a new country, wealthy Sara Crewe tries to make friends at boarding school and settle in. But when she learns that she'll never see her beloved father again, her life is turned upside down. Transformed from princess to pauper, she must swap dancing lessons and luxury for drudgery and a room in the attic. Will she find that kindness and generosity are all the riches she truly needs?
Mes impressions de lecture:
Oui, je l'avoue, moi aussi je regardais le dessin animé japonais "Princesse Sarah" étant petit (et même encore parfois quand je tombe sur une des multiples rediffusions). Quoi de plus naturel donc que de se tourner vers le texte original écrit il y a plus de cent ans, et découvrir la vraie histoire de Sara Crewe?
Pour ceux qui ne connaissent pas encore l'histoire, "Une petite princesse" raconte la vie de la jeune Sara Crewe dans un pensionnat huppé de Londres. Originaire d'Inde, alors colonie britannique, elle est déposée par son père dans cette école pour nantis afin de parfaire son éducation, pendant que celui-ci retourne faire fortune en Inde dans une exploitation de diamants. Seulement voilà, le père meurt subitement, ayant perdu toutes ses richesses, et laissant Sara sans un sou. Il incombe donc à Mademoiselle Minchin, cruelle directrice du pensionnat, de s'occuper de cette pauvresse, en la traitant comme une souillon et lui faisant faire les tâches les plus ingrates. Le lecteur pleure alors les misères et la cruauté envers cette jeune fille d'une infinie gentillesse qui n'est en rien responsable de son triste sort...
Dans mon souvenir, l'adaptation nippone était des plus larmoyantes, insistant sur le labeur difficile de Sarah et son infinie gentillesse, qui malheureusement virait facilement à la niaiserie (ce qui tendait à rendre cette gamine plus pathétique et agaçante que véritablement victime courageuse). Et j'étais agréablement surpris de découvrir que la Sara originale n'est pas aussi lisse et douce que dans l'adaptation.
Dans le roman, l'idée de "petite princesse" prend tout son sens. Malgré la rage que peut avoir Sara envers des personnages tels que Lavinia ou Mlle Minchin, elle se contient, elle prend sur elle, parce qu'elle puise sa force dans les histoires qu'elle s'invente et qui lui permettent de s'évader. Par dessus tout, afin de survivre à sa nouvelle condition, elle se persuade qu'au fond d'elle réside une princesse, et elle doit donc agir comme telle si elle souhaite renforcer son personnage. Et comme une princesse ne doit jamais manquer de respect ni perdre son sang froid, alors elle apparaît insensible, parfois faible face aux autres, mais c'est pour mieux être solide à l'intérieur.
Cet aspect donne un peu plus de rondeur au personnage de Sara que je me suis mis à apprécier de par sa complexité insoupçonnée.
J'ai toutefois été surpris par le peu de péripéties qui jalonnent le récit. L'auteur n'insiste pas tant sur les événements difficiles auxquels la jeune Sara fait face, mais plutôt sur son chemin, de la richesse à la pauvreté, et directement vers le dénouement final. C'est finalement un mal pour un bien, qui évite de passer par les larmes faciles, mais qui rend le roman d'autant plus factuel, et de fait perd peut-être en profondeur.
Quoi qu'il en soit, j'étais ravi de découvrir cette œuvre originale qui demeure un classique de la littérature jeunesse britannique du siècle passé.
Ma note: