Le chagrin du roi mort – Jean-Claude Mourlevat
L'histoire (Quatrième de couverture):
Aleks et Brisco, deux frères inséparables, vivent heureux au royaume glacé de Petite Terre. Mais lorsque le vieux roi meurt, la paix de l'île se trouve menacée. Brisco est brutalement enlevé et l'ambitieux Guerolf prend le pouvoir. Les années passent, les deux frères, devenus hommes, sont jetés dans la terrible guerre de conquête, sur le Continent.
Une bouleversante histoire de fraternité, d'amour et de trahison.
Mes impressions de lecture:
Aleks et Brisco sont frères, ils ont le même âge, tous les prennent pour des jumeaux. Lorsque le roi Holmund meurt, Petite Terre perd un souverain aimé de tous, et se pose la question de la succession au trône. Les choses auraient pu être simples, mais le prince s’est fait assassiné il y a plusieurs années déjà. Lorsque Brisco se fait mystérieusement enlever, des secrets enfouis refont surface qui peuvent renverser plans et convictions.
Sur fond de guerre entre Petite Terre, Grande Terre et le Continent, son père, puis Aleks, vont rechercher un fils, un frère perdu, bravant le froid mortel du Grand Nord, les trahisons, la magie, les ennemis.
J’ai été captivé, emporté, aspiré par cet univers scandinave, intemporel, figé dans le temps et dans l’espace. Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un roman jeunesse qui me surprenne et m’emballe autant. On tourne les pages comme des compteuses de billets, à toute allure, et on appréhende d’en arriver à la fin.
J’avais été plutôt déçu de Mourlevat après ma lecture du Combat d’hiver. Je craignais de faire face au même type de scénario téléphoné et sans surprise. Mais le style de ce roman est différent. J’y ai retrouvé beaucoup de fraîcheur (normal pour le Grand Nord), d’innocence et de bons sentiments, avec juste ce qu’il faut de cruauté et d’injustice pour briser l’image du roman jeunesse tout rose. On ne peut que s’attacher aux personnages, simples, sincères, innocents.
Certes, à plusieurs reprises on devine ce qu’il va se produire cent pages après, mais c’est tellement bien amené que ça ne dérange pas. Parce que l’univers est là, l’atmosphère est posée, l’aventure est lancée… et le lecteur est accroché. Mourir de froid, de peur, se chauffer au coin d’un feu hospitalier, chevaucher Vent du Sud… j’étais dedans, passionnément. A tel point que j’en voulais plus : de nombreuses questions restent en suspens à la fermeture du livre, ce qui m’a un peu laissé sur ma faim, pensant même découvrir une suite. Mais peut-être suis-je trop gourmand.
Une vraie belle découverte qui transporte dans de lointaines contrées au vent glacial, qui parle de séparation, d’amour fraternel, de passion, de guerre, de manipulations, d’errance, avec une fluidité d’écrire qui rendrait presque jaloux.
Ma note: