Une vie de pintade à Paris - Layla Demay & Laure Watrin
Présentation de l'éditeur:
"La réputation des Parisiennes n’est plus à faire. Partout dans le monde, on les dit élégantes, sophistiquées, gourmandes, séductrices nées, dépensant la moitié de leur salaire en lingerie et l’autre moitié en crèmes et en parfums.
Après avoir exploré pas mal de basses-cours au cours de leurs migrations dans les grandes villes du monde, Layla Demay et Laure Watrin ont eu envie de s’attaquer à ces Pintades de choix qui vivent en bord de Seine.
De Belleville à Passy, du Marais au canal Saint-Martin, de Convention à la rue Lepic, qui sont-elles vraiment ? Bobos, bourgeoises, gouailleuses, frondeuses, débrouillardes, héritières des vieilles familles, provinciales « montées » à Paris et plus parisiennes que les parigotes de souche, immigrées, comment vivent-elles dans une ville qu’elles seules ont le droit de dénigrer ? Laure Watrin et Layla Demay, journalistes et pintades en chef, vous font découvrir les coulisses d’une ville que vous croyez connaître, à travers leur regard décalé et décapant de New-Yorkaises d’adoption réimplantées à Paris. L’amour, la séduction, le sexe, le monde professionnel, les libertés politiques, l’engagement citoyen, les enfants, le rapport au corps, la beauté, le shopping, la mode…
Une vie de Pintade à Paris aborde tous les thèmes qui font le quotidien des Parisiennes. Cet ouvrage est à la fois une étude de moeurs, une série de portraits piquants, et un guide pratique pour survivre dans une ville dont on n’a pas forcément tous les codes, même quand on y habite ! "
Mes impressions de lecture:
Lorsque j’ai décidé de lire ce livre dans le cadre d’un partenariat entre Livraddict et les éditions du Livre de Poche, je ne savais pas vraiment dans quoi j’allais m’embarquer : un livre estampillé 100% chick-lit, pour un mec issu de « province » (oui, car la pintade parisienne ne connaît que deux régions en France : « Paris » et la « Province », dont la frontière s’appelle « banlieue »), voilà un mélange plutôt incompatible. Mais j’ai pris cette opportunité dans l’autre sens, c’est-à-dire l’occasion pour moi de découvrir l’autochtone dans toute sa splendeur !
Premier constat : il y a beaucoup de chose à dire sur la pintade parisienne. Entre les soirées dans la capitale, la garde des mômes, la déco, le shopping, le métro…, le sujet est couvert avec exhaustivité, mais aussi beaucoup de finesse. Les auteures réussissent à mêler clichés et tranches de vie sans jamais tomber (trop) dans le convenu ou la caricature.
Malgré le sujet finalement léger du livre, on perçoit l’énorme travail de recherche des auteures pour nous offrir le meilleur de la vie de ces pintades qu’on déteste adorer (moi en tout cas). Telles des « On a tout essayé », Layla Demay et Laure Watrin se sont faufilées dans tous les endroits farfelus, trendy, chics, et chocs de la capitale, pour nous apporter leurs témoignages sincères et objectifs.
Par ailleurs, j’ai été surpris par la qualité de la plume de ces deux pintades (sans jeu de mot). Le style est fluide, recherché, fin, et drolatique au possible. Les anecdotes personnelles sont également de mise, comme pour nous dire qu’elles ont beau montrer du doigt les pintades, elles sont fières d’en être elles-mêmes.
Au final, la légèreté des textes fait passer un bon moment à la lecture de ce livre, même si, étant un homme, je suis rentré parfois dans des univers inconnus, parfois déconcertants (je ne vous raconterai pas la rencontre de l’auteure avec Mme Martine pour son épilation du maillot…). Par ailleurs, j’ai regretté quelques longueurs dans le texte (par manque de reconnaissance aux personnages je suppose), qui parfois digressent pour s’éloigner du sujet central : la Parisienne. Le livre n’est peut-être pas à lire en une fois, mais plutôt un chapitre par ci par là, pour que ces tranches de vie de pintade ne deviennent pas trop indigestes.
Extrait de la partie « Esthétisme esthétisant » (tellement vrai !):
« Si à New-York, on tombe en émoi devant les gadgets uuuultra-utilitaires (qui n’a jamais vu le moulin à poivre à moteur sans pousser un cri, piaillement, et râle d’extase ?!), à Paris, on pourrait déclarer sérieusement que l’utilité ne sert à rien ! Non, c’est pas la peine d’essayer de vendre l’objet multifonctions qui moud le café, lave les carreaux et fait vibro-masseur. […] Par contre, si vous créez un sex-toy en forme de galet, qu’il est en silicone blanc irisé, qu’il ne vibre pas, […] mais qu’il est signé Matali Crasset, là, on peut commencer à parler. »
Ma note:
J'ai pu lire ce roman dans le cadre des partenariats éditeurs proposés par le site LivrAddict. Merci encore à eux et aux éditions Le Livre de Poche de m'avoir fait découvrir gracieusement cet ouvrage.