Confessions d'un barjo (Confessions of a crap artist) - Philip K. Dick
L'histoire (Quatrième de couverture):
"Jack Isidore a des théories fumeuses sur tout et une collection d'objets aussi farfelus qu'excentriques. Ce garçon est si inadapté à la réalité que, lors de leur déménagement dans la banlieue de Los Angeles, sa sœur Fay et son beau-frère Charley Hume se sentent obligés de l'héberger. Mais sous le regard de Jack, le vernis de la famille modèle se craquelle vite pour laisser exploser au grand jour les névroses de ses deux tuteurs... Entre paranoïa et amour fou, le génie de la science-fiction, Philip K. Dick, explore cette fois-ci un autre univers : la nébuleuse chaotique du mariage et de ses faux-semblants. Une histoire dans laquelle le plus "barjo " n'est certainement pas celui que l'on croit..."
Mes impressions de lecture:
J'avais déjà entendu du bien de ce livre et de cet auteur à plusieurs reprises, et en lisant le 4ème de couverture, je me suis dit que c'était un livre pour moi également. Une famille complètement dérangée qui pète les plombs? Miam...
Jack est un personnage décalé - certains diraient "attardé", pourquoi pas... Il vit sa vie simplement avec un boulot minable, loue une petite chambre, et se passionne pour les théories scientifico-mythiques comme le cimetière de bateaux ou les crapauds qui hibernent pendant des siècles. A l'inverse, sa sœur, qui ne le comprend pas, est mariée, deux enfants, ne travaille pas et vit aux crochets de son mari, propriétaire d'une petite entreprise prospère. Totalement différents, ils vont devoir cohabiter.
La première force du livre de Dick est le style dans lequel il décrit les relations entre les personnages. Les chapitres s'alternent avec un regard tantôt neutre, tantôt à la première personne, empruntant coup sur coup le regard de Jack ou de Fay sur la situation. Et on s'étonne de trouver Jack totalement rationnel, alors qu'on s'accorde avec Fay pour voir en lui un débile profond... L'auteur nous laisse alors libres de déterminer par nous-mêmes qui est le plus frappa-dingue.
L'histoire progresse a un rythme endiablé, et les vrais personnalités se dessinent petit à petit. L'issue est inévitable, et pourtant les revirements de situation sont multiples et jouissifs. J'ai souvent rit aux caucasseries de l'histoire. A y réfléchir, le fond l'histoire est plutôt grave, mais c'est trop loufoque pour être déprimant.
J'ai beaucoup aimé ce style d'écriture, parfois calme et réfléchi, parfois choc et violent. Dick sait surprendre, et c'est ce que j'attends d'un auteur qui nous parle de personnages en apparences banals, mais finalement singuliers.
Je ne connaissais pas cet auteur, et j'ai passé un très bon moment en lisant "Confessions d'un barjo". Malheureusement, Dick est plutôt fertile en matière de SF, ce qui n'est pas forcément ma tasse de thé. Mais je découvrirai volontiers un nouveau roman de lui!
Ma note: