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25 octobre 2009

Le dernier homme qui parlait catalan (L'ultim home que parlava català) - Carles Casajuana

dernierhommecatalan

L'histoire (Quatrième de couverture):

"Au cœur de Barcelone, dans un immeuble déserté, deux écrivains tentent de finir leur livre. L'un, Miquel Rovira, obsédé par la disparition de la langue et de la culture catalanes, consacre toute son énergie créatrice à un ambitieux premier roman. L'autre, Ramon Balaguer, se refuse à quitter les lieux malgré le harcèlement du principal propriétaire de l'immeuble. Rovira écrit en catalan, Balaguer en castillan: chacun défend fièrement la langue qu'il a choisie, et bientôt deux conceptions de la littérature s'affrontent. Aussi quand Balaguer s'éprend de la petite amie du jeune romanicier, le triangle amoureux suscite une nouvelle et cruelle rivalité, à l'issue inattendue."

Cet ouvrage a reçu le premier prix des lettres catalanes, le prestigieux prix Ramon-Llull 2009.


Mes impressions de lectures:

Ce roman a attiré ma curiosité car il couvre un thème que j'ai souvent pu lire, notamment dans les romans d'Irving, à savoir le travail de l'écrivain avec ses doutes et ses sacrifices, mais également un autre sujet particulièrement intéressant, celui des langues "provinciales" qui se battent pour conserver leur place face à la langue "nationale".

Et j'ai trouvé chacun de ces sujets très bien traité, avec détail. Bien que ne connaissant pas du tout l'auteur, j'ai ressenti très fortement une influence autobiographique dans l'évolution des personnages, leurs réflexions et leurs comportements, tellement l'écriture est passionnée.

Le débat sur la place du catalan en Espagne est vraiment intéressant et fait réfléchir. Il permet notamment de transposer ce phénomène en France avec les régionalismes breton, basque, corse... et leur patois en voie de disparition également. Le débat est réel, la cause juste, mais il tend à s'installer du début à la fin, et finit par tourner en rond.

Et pour moi, l'intérêt du roman s'arrête ici. Au dehors des débats anti-castillans/pro-catalans, omniprésents tout au long de la lecture ("normal", vous me direz, mais quand même, on peut espérer autre chose sur 250 pages), j'ai trouvé le scénario relativement creux, sans grand intérêt ni grande nouveauté.

En effet, hormis ces fameux débats donc, la trame de fond décrit " la dure vie d'écrivain" avec beaucoup trop d'emphase pour emporter le lecteur - "l'écrivain" décrit ici apparaît individualiste, auto-satisfait de ses sacrifices, seul face au monde "qui ne le comprend pas", à la limite de la mégalomanie (j'exagère un peu, mais pas tant que ça), ce qui au final n'a pas contribué à m'emporter ni à m'identifier aux personnages.

Alors, il ne reste que l'histoire d'amour entre Balaguer et la petite amie de Rovira pour offrir un peu de légèreté à ce roman... et celle-ci tombe un peu à plat. J'ai clairement ressenti que celle-ci n'était pas le but premier du roman, mais un genre de prétexte que l'auteur utilise pour "broder" autour de ses réelles préoccupations sur la place du catalan en Espagne aujourd'hui, et de son avenir.

Que conclure donc? Le thème central et le style d'écriture restent prenants. J'ai apprécié le débat et ses tournures. L'auteur utilise beaucoup, voire parfois trop à mon goût, le style indirect pour ses dialogues, ce qui enlève un peu de dynamisme à des passages qui en mériteraient plus, mais au final on s'implique dans la discussion. C'est pourquoi en conclusion je garderai en tête ce roman comme une description un peu fade de la vie de deux auteurs engagés dans un combat régionaliste, qui malheureusement ne m'a pas emporté outre mesure.


Ma note:

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J'ai pu lire ce roman dans le cadre des partenariats éditeurs proposés par le site Blog-O-Book. Merci encore à eux et aux Editions Robert Laffont de m'avoir fait découvrir gracieusement cet ouvrage.


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Commentaires
F
@Fée: Clairement! En même temps, le livre dénonce le fait que très peu d'auteurs écrivent en catalan. Donc je pense que ce roman n'avait pas beaucoup de compétiteurs pour décrocher le prix! :D<br /> Je suis mauvaise langue, mais c'est peut-être tristement vrai...
F
Comme quoi, ce n'est pas parce qu'un livre à reçu un prix qu'il est meilleur que les autres.
F
En effet, son analyse est pertienente, mais ne m'enlève l'idée pas que, comme il l'indique, "lintrigue est minimale". C'est certainement ce que je regrette dans ce livre. Ca m'a personnellement manqué. Peut-être ne suis-je pas fait pour apprécier un livre qui se lit entre les lignes...
H
Je viens de trouver ça.. et je me sens bien idiote de ne pas l'avoir vu. D'un autre côté, l'histoire de la petite amie...<br /> <br /> http://fattorius.over-blog.com/article-le-dernier-homme-qui-parlait--38251270.html
F
Merci pour ton commentaire!<br /> Je t'offre volontiers les "impressions de lecture" :D<br /> <br /> Et effectivement, quand on pense à tout le blabla de l'auteur sur l'importance de l'écriture, de son style, du vocabulaire et de sa fluidité, on se sent un peu lésé en tant que lecteur quand on voit le résultat... Mais finalement, on ne lit pas "dans la langue", ce qui revient au thème central. <br /> Euh... CQFD?
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